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Bien que ressemblant à un porc muni d’une petite trompe, le Tapir du Brésil (Tapirus terrestris, Maïpouri en Guyane) appartient à l’ordre des Périssodactyles, regroupant les chevaux, les zèbres et les rhinocéros en raison du nombre impair de leurs doigts au niveau des membres postérieurs. Si le terme de terrestris signifie en latin « relatif à la terre ferme, au globe terrestre », le Tapir du brésil n’évolue jamais très loin des cours d’eau. Ils lui sont d’ailleurs indispensables. Très bon nageur, plongeur, ils le protègent des prédateurs comme le Jaguar. Autre particularité chez l’espèce : elle défèque souvent dans l’eau ! Cet état de fait joue un rôle important dans l’écologie des forêts tropicales. Végétarien, c’est le seul ongulé amazonien qui assimile et relâche le plus de graines intactes dans ses déjections. Lors d’une étude, la moitié des graines ingérées par l’ongulé était viable. Selon les chercheurs, cela favoriserait la germination et la dispersion d’espèces adaptées aux zones humides. En effet, chez son cousin le Daguet gris, un cervidé, 95% des graines sont détruites après mastication et digestion par exemple. Sa myopie prononcée (mais compensée par un bon odorat et une ouïe fine) n’en fait pas moins un habile jardinier des forêts, comme l’ont caractérisé nos amis anglo-saxons. Plusieurs légendes amérindiennes font intervenir le tapir. Il est associé à la Voie lactée, nommée « le chemin du tapir » par les amérindiens Wayãmpi. À son passage, l’eau de la rivière devient laiteuse – comme la Voie lactée – en raison de son pas lourd soulevant le fond argileux des cours d’eau.