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Familier des aquariophiles, le Guppy Poecillia reticulata –  Golomine aux Antilles – est un petit poisson originaire d’Amérique du Sud. Déjà au début du XXème siècle, les britanniques avaient organisé sa dissémination à travers leur empire afin de réguler les populations de moustiques et les maladies associées. Très friande des anophèles, cette espèce a donc été identifiée depuis longtemps comme un outil efficient de lutte anti-vectorielle. Si bien qu’à Saint-Martin, sous l’impulsion des services de l’État, le Golomine a fait l’objet de distributions gratuites aux citoyens lors de l’épidémie du virus Zika. Mais depuis peu, des études scientifiques sont venues relativiser le rôle du Guppy dans la prédation du moustique, mettant ainsi à mal l’image d’Épinal du serviteur de la bonne cause.

Une récente étude scientifique a démontré que le Guppy ne cible pas en priorité les larves de moustiques lorsqu’il existe d’autres types de proie alternatifs : par exemple, les larves des chironomidés (diptères inoffensifs souvent confondus avec les moustiques) sont davantage ciblées lorsqu’elles se proposent au menu ! Autrement dit, plus la disponibilité en proie est variée, plus les larves de moustiques sont mises de côté. Au contraire, le guppy constituerait une véritable menace pour l’équilibre des écosystèmes de par son caractère invasif. Son appétit insatiable pour la reproduction, l’ovoviviparité qui favorise la protection aussi bien des œufs que des larves écloses au sein du corps de la mère ainsi que le stockage possible des spermatozoïdes pendant plus de six mois par les femelles (un seul individu peut donc constituer de nouvelles populations importantes) sont autant d’atout pour permettre une prolifération rapide dans de nouveaux milieux « conquis ».