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La nuit tombée, une ombre plane au dessus des cours d’eau et des mares des Antilles. On pourrait l’appeler Batman. Nos amis anglo-saxons ont préféré le surnommer « Bulldog bat » en raison de sa tête de… chien. Pour les poissons, ça restera le terrible Dracula !

Le Grand Noctilion (Noctilio leporinus L.) est en effet l’une des deux seules espèces de chiroptères dont les poissons constituent la source principale d’alimentation, parfois même exclusive selon la saisonnalité. Son système d’écholocation s’y est même adapté, d’après une étude scientifique : les conditions de chasse à la surface des plans d’eau (entre 20 et 40 cm de hauteur), qui agissent comme de véritables miroirs acoustiques, l’ont conditionné à pousser des cris de l’ordre des 130-140 dB, sur des fréquences moyennes de 55 000 Hz, donc hors de portée de notre gamme d’audition, sinon, il y aurait de quoi devenir sourd et lui de quoi devenir le roi de la Criée sur les ports de pêche. Un record dans le règne des chiroptères ! Car 130 dB, c’est déjà au-dessus du seuil de lésion de notre appareil auditif.

Ainsi pourvu, le Grand Noctilion est capable de détecter la moindre variation d’ondes à la surface des eaux tranquilles : piquer le bout du nez pour récupérer un insecte noyé devient un geste risqué, tout comme nager près de la surface. Noctilio leoprinus serait reconnaissable à son odeur rappelant celle du poisson ou l’huile rance. Fort sympathique ma foi !

Voir une vidéo de la BBC sur le Grand Noctilion en action de pêche !