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Mise à l’honneur dans le film « les dents de la mare » de Daniel Auclair, la larve de libellule – qu’on appelle aussi naïade ou encore nymphe – se distingue de par sa voracité et sa férocité à l’encontre des nombreuses proies qu’elle rencontre. En réalité, il faut distinguer deux groupes chez les odonates : les anisoptères, dits libellules vraies et les zygoptères, les plus fines qui correspondent aux Demoiselles. Si la taille et la forme respective des différentes larves de libellules varient, beaucoup partagent un cycle larvaire totalement immergé, dépendant des mares, cours d’eau ou des fossés inondés.

Mignonne au début, la larve se nourrit de petits organismes unicellulaires. Puis c’est en grandissant qu’elle dévoile son visage de carnassier. Enfin… qu’elle nous lance à la figure plus précisément. Car pour se nourrir des vers, de poissons affaiblis, des petits crustacés et des insectes aquatiques, la larve de libellule est équipée d’un labium, un organe préhensile correspondant à la partie inférieure de la mâchoire – aussi appelé « masque ».

Pour capturer ses proies, la larve va donc projeter en avant son labium, doublement articulé et muni de mandibules acérées. De quoi reléguer Alien au rang de grosse larve de libellule mazoutée. Un mythe s’effondre. Et pour le discréditer encore davantage, la larve des dytiques – prédateur des naïades – injecte déjà un liquide corrosif pour liquéfier et siphonner ses proies de l’intérieur, ne laissant alors divaguer que le spectre d’une carapace vide. Le monde des insectes est parfois si champêtre !

Les larves des anisoptères sont nettement plus grosses que celles des Demoiselles et ne se privent pas de les ajouter au menu. Prédateur jusqu’au bout… mais pratique pour prévenir tout conflit larvé !