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Description géographique

Territoire : Martinique

Commune : Sainte-Anne. L’étang des Salines est situé à la pointe sud de la Martinique.

Superficie : 207 hectares dont 97 hectares protégés.

Connexion au réseau hydrographique, hydrologie et saisonnalité :

L’étang des Salines est une lagune littorale peu profonde qui communique de façon permanente avec l’Océan Atlantique et la mer des Caraïbes. Deux canaux communiquent avec la mer. Plus court et plus large, les échanges avec la mer se réalisent majoritairement par le canal sud est, également appelé  Canal Carrère. A chaque marée, dont l’amplitude maximum avoisine le mètre, l’eau de mer pénètre dans la lagune puis ressort vers l’Atlantique.

La lagune est également alimentée en eau douce via son bassin versant, dont la superficie avoisine les 400 km2. Précipitations et eaux de ruissellement, ainsi que les petits ruisseaux saisonniers et la ravine Maudite constituent l’essentiel des apports en eau douce du site.

La conjugaison des entrées maritimes journalières et des arrivées intermittentes d’eau douce en provenance du bassin versant génère des taux de salinité variables. Ainsi, pendant la saison sèche, le déficit hydrique lié à l’évaporation peut générer des taux de salinité supérieurs à 40 g/L. Durant la saison humide, les prairies en herbe et les boisements limitrophes du rivage ouest habituellement exondés sont temporairement immergés du au surplus d’eau douce provenant des précipitations et du bassin versant.

Faune et Flore

Flore

Aux abords du plan d’eau, le paysage est dominé par les formes arborescentes ou arbustives des quatre espèces de palétuviers que l’on retrouve dans les Antilles : les palétuviers rouges (Rhizophora mangle), les palétuviers noirs (Avicennia germinans), les palétuviers blancs (Laguncularia racemosa) et les palétuviers gris (Conocarpus erectus). Sur les zones basses le long de la lagune se développe également un paysage de savane, complètement inondé durant la saison humide. Ces zones présentent une végétation herbacée dominée par Sporobolus indicus et Chloris inflata, caractéristiques des milieux littoraux de salure variable. Dans l’eau, la macroflore benthique de l’étang se compose en majorité de deux espèces de macro-algues et trois espèces de phanérogames marines : Dictyosphaeria cavernosa, Acanthophora spicifera, Thalassia testudinum, Halodule wrightii et Rupia maritima.

 

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Mangrove et savane

De retour sur terre, sur le cordon sableux qui sépare la lagune de la mer, se développe la forêt sur sable. Elle est notamment composée de mancenilliers (Hippomane mancinella), de poiriers bord de mer (Tabebuia pallida), de raisiniers bord de mer (Coccoloba uvifera), ainsi que de catalpas (Thespesia populnea), de quelques gommiers rouges (Bursera simaruba) et de mimosa (Acacia farnesiana). A noter que sur la plage, subsistent quelques plaques d’Hypomeapes capre, plantes fixatrices du sable.

Faune

La faune est très riche et diversifiée : 38 espèces de poissons, 15 espèces de crustacés et de multiples espèces d’oiseaux ont été observées.

Les mangroves en bordure d’étang offrent un habitat favorable à de nombreuses espèces marines : crabes (10 espèces recensées), crevettes (5 espèces recensées) et alevins  y trouvent un refuge et de la nourriture en abondance. En remontant la chaine alimentaire, il n’est donc pas surprenant de trouver des échassiers, tels que le héron vert ou le grand héron, entrain de chasser le long de l’eau.

 

Grande aigrette, balbuzard, crabe violoniste, chevalier à pattes jaunes

 

Les vasières qui jouxtent le plan d’eau sont d’une importance capitale pour de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs. En effet, ce site est le dernier arrêt avant la traversée du Canal de Sainte Lucie pour de nombreux limicoles venants d’Amérique du Nord et pour certains en direction du Plateau des Guyanes. Après un trajet de plusieurs milliers de kilomètres, chevaliers, bécasseaux et pluviers se reposent, se nourrissent et parfois hiverne sur le site.

Finalement, le long des plages on observe un retour des tortues marines qui viennent pondre entre avril et juin selon les espèces.

Protections et reconnaissances

Depuis 1998, l’étang des Salines est devenu une zone protégée par le Conservatoire du Littoral. Il est géré par la mairie de Sainte-Anne et est reconnu comme zone humide d’’importance internationale par la Convention de Ramsar depuis le 15 septembre 2008.

Conservatoire du littoral     ville ste anne logo        Ramsar

Enjeux, usages, productions, pressions et gestion

Situé au pied d’un bassin versant de près de 400 km2, l’étang des Salines est le réceptacle naturel des eaux de ruissellement de ce dernier. La pollution venant du bassin versant est essentiellement constituée de pesticides issus d’activités agricoles industrielles. L’autre source majeure de pollution et de dégradation du site provient de la fréquentation du site et de ses alentours. En effet, cette zone est sujette au tourisme de masse car elle comprend une des plages les plus fréquentées de la Martinique avec près d’un million de visiteurs par an.

Histoire

A la pointe sud de la Martinique, des marais salants furent exploités de manière artisanale dès le début de la colonisation. À partir de la Seconde Guerre mondiale, certaines de ces étendues d’eau seront transformées en salines exploitées à plus grande échelle. Afin de pallier au manque d’approvisionnement en sel provenant de métropole pendant la guerre, l’usine centrale du Marin construira et exploitera 17 hectares de marais salants à Fond Moustiques et ses environs. L’exploitation salinière de la zone sera totalement abandonnée en 1965. L’étang des Salines tient son nom de l’histoire de la région.

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Plateforme d’observation ornithologique

 Découvrir le site

Un observatoire aux oiseaux, des panneaux de découverte de la faune et la flore et un itinéraire de promenade sur pilotis réalisés par le Conservatoire du Littoral et la mairie de Sainte Anne permettent aux curieux de découvrir l’étang et d’observer sa faune exceptionnelle.