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Dans l’état malaisien de Sabah, le développement de l’aquaculture dans les mangroves surveillé de près

Localisation de l’état de Sabah, au nord de l’île de Bornéo © Hansen/UMD/Google/USGS/NASA

M. Datuk Junz Wong, du ministère de l’Agriculture et de l’industrie forestière, est clair : aucun hectare de mangrove ne sera pour l’instant concédé à la crevetticulture à Sabah, au titre de la protection de l’environnement. Car selon lui, la perte de valeurs – à comprendre du point de vue économique des services écosystémiques – liées à la dégradation de l’environnement est irréversible.

« Bien sûr, cela ne signifie pas que nous ne soutenons pas le développement agricole » précise M. Wong lors d’une visite à un crevetticulteur de Sungai Telaga pour en connaître davantage sur les conditions d’élevage.

Wong exhorte les éleveurs de crevette à aller plus en amont afin de développer des écloseries et également en aval des fleuves pour se tourner vers le marché de l’exportation. « Nous devons nous assuré que le marché local est suffisamment approvisionné avant de pouvoir envisager l’export. » explique M. Wong.

Entre-temps, ce dernier a rejeté une demande d’autorisation pour développer de nouveaux bassins aquacoles au sein de la mangrove du territoire de l’état de Sabah. Une assemblée composée de représentants issus de 6 villages a salué la prise de décision courageuse du ministre.

Ces villageois ont plaidé devant le gouvernement pour arrêter les processus de destruction des mangroves, qui leur portent préjudices. Il s’agit des villages de Kampung Sungai Eloi, Kampung Datong, Kampung Boluuh, Kampung Ungkup, Kampung Gumpa and Kampung Telaga.

Ainsi, les villageois sont rassurés quant à la préservation de la faune et de la flore menacées de la région. Pour rappel, une large portion des mangroves concernées sont déjà exploitées économiquement. En effet, un des plus gros projets d’aquaculture au monde a vu le jour en 2014. En à peine moins de deux ans, environ 809 hectares de mangroves ont disparu en toute illégalité, au détriment des communautés locales. Les villageois n’espèrent qu’une seule chose, c’est que le gouvernement continue de prendre en compte les communautés locales affectées par la disparition ou la mauvaise santé de la mangrove et que les industriels jouent également le jeu.

Images satellites présentant le développement spatio-temporel de l’acqualcultre dans la région

Mais face aux industriels et aux élus, il convient de toujours rester vigilant, car ils reviendront à l’attaque un jour ou l’autre.

Source : Stéphanie Lee, www.thestar.com