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A Madagascar, 7 500 tonnes de crabes de mangrove pourront être pêchées annuellement

Le ministère malgache des Ressources halieutiques et de la pêche (MRHP) estiment que les mangroves de l’île peuvent fournir annuellement 7 500 tonnes de crabes sans risque de surexploitation, selon les chiffres retenus officiellement. Si cette valeur n’est pas encore atteinte aujourd’hui, on assiste pourtant à un mauvais encadrement de la pratique : certaines zones de mangroves font l’objet d’une surexploitation et témoignent d’une mauvaise répartition de la pression de pêche. Les gros crabes semblent s’y faire de plus en plus rares…

Les mangroves situées à proximité des grandes villes et celles facile d’accès sont les plus « prisées ». La faune carcinologique diminue en termes de biomasse et prépare le terrain à la mise en place d’un cercle vicieux. En effet, certaines études relient la chute importante des populations de crevettes à cette surexploitation de crabes. Ainsi, des pêcheurs de mangrove s’adonnent désormais à la pêche du crabe Scylla serrata, plus gros et plus charnu, favorisant ainsi la surexploitation de l’espèce.

Face à ce constat, le gouvernement veut développer et encadrer la filière

Le MRHP a conduit depuis 2005 certaines mesures de protection et de développement favorables à l’exploitation durable de la ressource et au développement de la filière. Monté en collaboration avec le projet SmartFish/UE/FAO, un programme a permis de fixer une taille minimale de capture autorisée fixée à 11 cm, l’interdiction de pêcher ou de commercialiser les femelles ovées ainsi que les crabes moues, une période de fermeture de l’activité pendant 4 mois et l’interdiction de la coupe et de la vente des bois de mangrove. Un plan de gestion et d’aménagement de la pêcherie aux crabes a également vu le jour depuis 2017.

La filière s’est vite développée depuis ces dernières années, passant d’une pêche annuelle de 4 052 t en 2012 à 6 018 t en 2017. La valeur à l’exportation a été multipliée par trois et les promoteurs de la filière semblent indiquer une hausse des revenus des pêcheurs. Mais il convient de rester vigilant sur ces activités, car souvent une autre réalité se cache derrière les dires officiels du gouvernement et des promoteurs. Le quotidien l’Express de Madagascar nous fait part d’une tout autre vérité dans son article « Ressource halieutique – Les pêcheurs de crabes lésés« . Le MRHP a notamment collaboré cette année avec l’ONG Blue Ventures, WWF, le réseau Mihari et Conservation International Madagascar lors d’ateliers régionaux de restitution à propos des possibilités de la filière de pêche de crabes de mangroves.

Source : NewsMada