Source: France Antilles (http://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/justice/l-un-des-plus-anciens-forts-de-l-ile-transforme-en-casse-sauvage-495577.php)
Important démantèlement d’une casse mawon à Baillif, où 69 épaves étaient entassées sur un site présentant la particularité de se trouver sur les 50 pas géométriques, appartenant au Conservatoire du littoral, et sur lequel se trouve un site historique majeur.
Pour une première, le Comité opérationnel des polices de l’environnement (lire encadré), a tapé fort! Dans son viseur, un dépôt clandestin de vieux véhicules qui commençait à faire tache dans le paysage. Et pour cause, la casse mawon n’avait rien trouvé de mieux que de s’installer au beau milieu des 50 pas géométriques, sur un site propriété du Conservatoire du littoral et, cerise sur le gâteau, sur les ruines d’un des plus anciens forts de Guadeloupe.
Selon nos informations, ce dépôt sauvage d’épaves était exploité en marge d’une carrosserie de Baillif et n’avait d’autre objectif que de débarrasser sous le manguier, et à bon compte, de vieilles caisses et autres engins du BTP. Le souci, c’est qu’au fil des ans, des véhicules hors d’usage, il y en avait. Et pas qu’un peu. « Nous en avons très exactement dénombré 69 » , détaillait en fin de journée d’hier Samuel Finielz, le procureur de la République de Basse-Terre. Non sans s’étrangler sur un détail qui en dit long sur l’ampleur du désastre environnemental : « Les dégager nous a pris un jour et demi! »
Une tâche titanesque qui a nécessité la présence de plusieurs techniciens de l’Office national de la forêt et l’intervention d’une entreprise spécialisée. À leurs côtés, des inspecteurs des installations classées de la Deal (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) et une cohorte de gendarmes pour le volet judiciaire.
JUSQU’À 45 000 EUROS D’AMENDE
Car naturellement, des infractions relevées, il y en a eu à la pelle chez ce véritable malpropre qui n’hésitait pas à stocker « d’autres déchets, dont des batteries, produits par nature particulièrement dangereux et polluant » . Ou bien pire, à « déverser dans les ruines des réservoirs d’eau du fort, les huiles de vidange usagées. »
Après un passage en garde à vue, le carrossier devra s’expliquer devant la justice le 3 décembre. « Il encourt jusqu’à 3 ans de prison, 45000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer son activité ainsi que la fermeture de son établissement » , glisse le procureur. En mettant en garde : ce démantèlement ne restera pas un cas isolé.
« Plusieurs autres garages automobiles avec des dépôts clandestins d’épaves ont été identifiés et seront traités dans les mois à venir. »
Tout savoir sur le comité opérationnel des polices de l’environnement Le Copolen Guadeloupe (pour Comité opérationnel des polices de l’environnement), c’est tout nouveau puisque cette instance n’a été créée qu’en novembre dernier. Mais elle devrait rapidement faire parler d’elle.
Co-dirigé par les procureurs de la République de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre, ce comité regroupe l’ensemble des services spécialisés dans la lutte contre les atteintes à l’environnement. Parmi eux : la Deal (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement), l’Agence territoriale pour l’environnement, l’Office national des forêts, le Parc national de Guadeloupe, le Conservatoire du littoral, les services de police de l’environnement et naturellement les forces de l’ordre. Pourquoi ? Parce que cette instance n’est pas là pour faire de la figuration mais bel et bien pour mener des « opérations à visée répressive » . Face à l’ampleur de la tâche, les membres du Copolen ont fixé leurs priorités pour les mois à venir : la lutte contre les atteintes aux espaces naturels en matière d’urbanisme,les déchets, l’eau et notamment les rejets des stations d’épuration ou encore la préservation des espaces protégés.