Lors de la dernière séance plénière du Comité de l’eau et de la biodiversité (CEB) de La Réunion, tenue en mars 2018, plusieurs sujets ont été évoqués comme la révision du Schéma d’aménagement et de gestion des eaux – Sud, la validation de la Fiche descriptive Ramsar requise pour faire adhérer l’Étang de Saint-Paul à ce réseau mondial ainsi que la mise en place d’une commission sur les espèces amphihalines afin de proposer une véritable stratégie de gestion et de conservation.
Une commission sur les espaces amphihalines pour pallier un déficit de protection
C’est dans ce contexte que M. Pierre Valade, expert au Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) et spécialiste de la macrofaune aquatique en milieu tropical insulaire, a présenté les principales espèces de poissons et de crustacés d’eau douce de La Réunion, en fonction notamment de leur état de conservation, de leur cycle biologique et des menaces dont ils font l’objet.
Selon le CEB, de nombreux outils de protection existent déjà, certains sont incomplets, d’autres ne sont pas opérationnels à La Réunion.
L’objectif de cette commission est de mettre en place une gouvernance adaptée pour la protection et la conservation de ces espèces, d’élaborer une stratégie de protection en concertation avec tous les acteurs concernés et de porter à l’échelle nationale les évolutions règlementaires nécessaires pour compléter les outils de protection existants.
Les espèces d’eau douce de La Réunion ont une forte valeur patrimoniale et certaines ont été classées par l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) au titre de leur vulnérabilité :
- 5 espèces en danger critique d’extinction
- 3 espèces en danger
- 4 espèces vulnérables
- 6 espèces quasi-menacées.
Ces espèces subissent de fortes pressions : perte et fractionnement de leurs habitats, pollutions, prélèvements, pêche, etc. Leur protection représente un enjeu fort de biodiversité.