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Le carbone bleu : un projet climatique et politique

Défalquer le CO2 stocké par les plantes marines du bilan carbone des pays côtiers, telle est l’ambition des promoteurs du Blue Carbon. Coordinatrice du comité scientifique scientifique de la plateforme Océan et climat, Françoise Gaill explique les tenants et aboutissants de cette nouvelle arme anti-réchauffement.

Le Giec ne chôme pas. En plus de son prochain rapport sur les effets d’un réchauffement de 1,5°C, prévu pour le mois d’octobre, le réseau mondial de climatologues poursuit la rédaction d’un autre opus, consacré, celui-là, à l’océan. Nul doute qu’il abordera un sujet qui mobilise chercheurs et géo-stratèges: le carbone bleu.

Le principe du Blue Carbon (en jargon onusien) est simple: utiliser les capacités à stocker le gaz carbonique de certains végétaux marins pour défalquer le CO2 ainsi capté du bilan carbone national. «Tout cela découle du travail qui a été réalisé depuis de nombreuses années sur le stockage du carbone par les forêts», rappelle Françoise Gaill, coordinatrice du comité scientifique de la plateforme Océan et Climat[1].

Mangroves et herbiers

De nombreux écosystèmes océaniques ou littoraux font figure de candidats potentiels à l’aspiration du carbone: les mangroves et les herbiers. Tous deux ont la bonne idée de ne pas être trop éloignés du littoral[2]. Et leur appétit pour les molécules de CO2 semble insatiable.

Même si les données robustes manquent encore, prairies sous-marines et marais maritimes pourraient stocker le quart des émissions carbonées anthropiques: près de 10 milliards de tonnes de CO2 par an ! Astronomique. Mais incertain. Car, ces milieux naturels sont attaqués de toutes parts. «Chaque année, 1,9% des mangroves disparaissent, ce qui contribue au relâchement de 240 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère», estime l’UICN.

Lire la suite de l’article sur le site du Journal de l’environnement

Valéry Laramée de Tannenberg – 2018

[1] La plateforme est un think tank réunissant 70 institutions publiques et privées. Son  objectif est de valoriser l’expertise scientifique et de porter un plaidoyer sur les enjeux de l’océan et du climat auprès des politiques, des décideurs et du grand public.
[2] Les herbiers de posidonies, par exemple, prospèrent entre un et 40 m de profondeur.