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CARICOMP, un réseau de stations de surveillance pour évaluer les changements à l’œuvre au niveau des écosystèmes marins et côtiers de la Caraïbe

Les chercheurs de diverses structures de recherches (instituts, universités,…) ont récemment publié un article dans la revue PLoS ONE intitulée « Widespread local chronic stressors in Caribbean coastal habitats ». Leur ambition était de fournir des informations sur les facteurs de « stress » permettant d’évaluer d’éventuels changements structurels en cours au niveau des écosystèmes marins côtiers de la Caraïbe. Et surtout de savoir si l’on doit appréhender ces changements à une échelle globale ou locale afin d’identifier l’origine des éventuelles perturbations.

Pour ce faire, les auteurs se sont fondés sur l’utilisation de données standardisées issues du réseau Caribbean Coastal Marine Productivity program (CARICOMP). Ce réseau de surveillance comprend plusieurs stations de mesures in situ qui récoltent des données telles que la température de l’eau, sa turbidité, sa qualité, etc. Lancé en 1992, ce réseau commence à fournir un recul intéressant pour pouvoir proposer des tendances à plus ou moins long terme à l’échelle de la Caraïbe. Ce genre de réseau vient en complément des études fondées sur l’imagerie satellitaire, qui, selon les auteurs, limitent les analyses des processus ayant lieu au niveau de l’interface terre-mer. Trois principaux types d’écosystèmes ont notamment été analysés : les mangroves, les herbiers et les récifs coralliens.

L’augmentation de la population stresse les écosystèmes côtiers

Leur étude a porté sur le suivi de deux paramètres que sont la température de l’eau et la visibilité/turbidité. Ces paramètres seraient de bons indicateurs pour tenter d’évaluer une tendance des changements à la fois globaux et locaux. A l’échelle globale, leurs résultats montrent pour la température de l’eau une relative similitude pour la plupart des stations tout comme pour les 3 types d’habitats analysés. L’augmentation des températures de l’eau, hormis pour quelques stations isolées, seraient homogène soit une augmentation comprise entre 0,2 et 0,5°C durant les trois dernières décennies. Au contraire, l’analyse de la turbidité montre davantage de disparités entre les stations et laisse à penser que ce facteur est issu d’actions anthropiques bien localisées. Il s’agirait donc d’un facteur de stress local, contrairement à la température qui serait conditionnée par la tendance globale du changement climatique, qui induit généralement une hausse des températures. Ces analyses ont bien sûr pris en compte les effets induits par la saisonnalité, la courantologie et d’autres facteurs abiotiques. Les auteurs mettent en relation les secteurs plus turbides avec les zones qui ont connu une forte augmentation de la population, et donc les effets découlant de l’urbanisation : imperméabilisation des sols, rejets domestiques, etc. 42% stations positionnées sur des herbiers et des récifs attestent d’une baisse de visibilité (soit 10 stations) contre 8 % qui montrent une tendance positive.

Mais les auteurs soulèvent une question intéressante : ils ne constatent pas un réchauffement important de l’eau sur le long terme et cela vient en contradiction avec des études précédentes qui, elles, attestent d’un réchauffement plus marqué. C’est que ces études à partir d’imagerie satellitaire ne parviennent à mesurer que la température « à fleur d’eau » tandis que le réseau CARICOMP mesure la température sur une colonne d’eau plus importante. La température de surface immédiate (terme de skin surface employé par les auteurs) est selon ces derniers, plus stable car moins soumise à des causes de variabilités sur différentes échelles de temps, de la minute à la dizaine de jours. La mesure in situ complique donc l’analyse de la tendance « température » ! Quoiqu’il en soit, le réseau CARICOMP présente l’avantage de proposer, pour certaines stations, des données robustes sur un temps long (bientôt 30 ans soit le pas de temps utilisé en climatologie pour définir un climat). Mais tout le réseau ne dispose pas de ce recul, d’où la limite dans l’évaluation globale de certains paramètres.

[:en]Les chercheurs de diverses structures de recherches (instituts, universités,…) ont récemment publié un article dans la revue PLoS ONE intitulée « Widespread local chronic stressors in Caribbean coastal habitats ». Leur ambition était de fournir des informations sur les facteurs de « stress » permettant d’évaluer d’éventuels changements structurels en cours au niveau des écosystèmes marins côtiers de la Caraïbe. Et surtout de savoir si l’on doit appréhender ces changements à une échelle globale ou locale afin d’identifier l’origine des éventuelles perturbations.

Pour ce faire, les auteurs se sont fondés sur l’utilisation de données standardisées issues du réseau Caribbean Coastal Marine Productivity program (CARICOMP). Ce réseau de surveillance comprend plusieurs stations de mesures in situ qui récoltent des données telles que la température de l’eau, sa turbidité, sa qualité, etc. Lancé en 1992, ce réseau commence à fournir un recul intéressant pour pouvoir proposer des tendances à plus ou moins long terme à l’échelle de la Caraïbe. Ce genre de réseau vient en complément des études fondées sur l’imagerie satellitaire, qui, selon les auteurs, limitent les analyses des processus ayant lieu au niveau de l’interface terre-mer. Trois principaux types d’écosystèmes ont notamment été analysés : les mangroves, les herbiers et les récifs coralliens.
Leur étude a porté sur le suivi de deux paramètres que sont la température de l’eau et la visibilité/turbidité. Ces paramètres seraient de bons indicateurs pour tenter d’évaluer une tendance des changements à la fois globaux et locaux. A l’échelle globale, leurs résultats montrent pour la température de l’eau une relative similitude pour la plupart des stations tout comme pour les 3 types d’habitats analysés. L’augmentation des températures de l’eau, hormis pour quelques stations isolées, seraient homogène soit une augmentation comprise entre 0,2 et 0,5°C durant les trois dernières décennies. Au contraire, l’analyse de la turbidité montre davantage de disparités entre les stations et laisse à penser que ce facteur est issu d’actions anthropiques bien localisées. Il s’agirait donc d’un facteur de stress local, contrairement à la température qui serait conditionnée par la tendance globale du changement climatique, qui induit généralement une hausse des températures. Ces analyses ont bien sûr pris en compte les effets induits par la saisonnalité, la courantologie et d’autres facteurs abiotiques. Les auteurs mettent en relation les secteurs plus turbides avec les zones qui ont connu une forte augmentation de la population, et donc les effets découlant de l’urbanisation : imperméabilisation des sols, rejets domestiques, etc. 42% stations positionnées sur des herbiers et des récifs attestent d’une baisse de visibilité (soit 10 stations) contre 8 % qui montrent une tendance positive.
Mais les auteurs soulèvent une question intéressante : ils ne constatent pas un réchauffement important de l’eau sur le long terme et cela vient en contradiction avec des études précédentes qui, elles, attestent d’un réchauffement plus marqué. C’est que ces études à partir d’imagerie satellitaire ne parviennent à mesurer que la température « à fleur d’eau » tandis que le réseau CARICOMP mesure la température sur une colonne d’eau plus importante. La température de surface immédiate (terme de skin surface employé par les auteurs) est selon ces derniers, plus stable car moins soumise à des causes de variabilités sur différentes échelles de temps, de la minute à la dizaine de jours. La mesure in situ complique donc l’analyse de la tendance « température » !
Quoiqu’il en soit, le réseau CARIMCOP présente l’avantage de proposer, pour certaines stations, des données robustes sur un temps long (bientôt 30 ans soit le pas de temps utilisé en climatologie pour définir un climat). Mais tout le réseau ne dispose pas de ce recul, d’où la limite dans l’évaluation globale de certains paramètres.
[:es]Les chercheurs de diverses structures de recherches (instituts, universités,…) ont récemment publié un article dans la revue PLoS ONE intitulée « Widespread local chronic stressors in Caribbean coastal habitats ». Leur ambition était de fournir des informations sur les facteurs de « stress » permettant d’évaluer d’éventuels changements structurels en cours au niveau des écosystèmes marins côtiers de la Caraïbe. Et surtout de savoir si l’on doit appréhender ces changements à une échelle globale ou locale afin d’identifier l’origine des éventuelles perturbations.

Pour ce faire, les auteurs se sont fondés sur l’utilisation de données standardisées issues du réseau Caribbean Coastal Marine Productivity program (CARICOMP). Ce réseau de surveillance comprend plusieurs stations de mesures in situ qui récoltent des données telles que la température de l’eau, sa turbidité, sa qualité, etc. Lancé en 1992, ce réseau commence à fournir un recul intéressant pour pouvoir proposer des tendances à plus ou moins long terme à l’échelle de la Caraïbe. Ce genre de réseau vient en complément des études fondées sur l’imagerie satellitaire, qui, selon les auteurs, limitent les analyses des processus ayant lieu au niveau de l’interface terre-mer. Trois principaux types d’écosystèmes ont notamment été analysés : les mangroves, les herbiers et les récifs coralliens.
Leur étude a porté sur le suivi de deux paramètres que sont la température de l’eau et la visibilité/turbidité. Ces paramètres seraient de bons indicateurs pour tenter d’évaluer une tendance des changements à la fois globaux et locaux. A l’échelle globale, leurs résultats montrent pour la température de l’eau une relative similitude pour la plupart des stations tout comme pour les 3 types d’habitats analysés. L’augmentation des températures de l’eau, hormis pour quelques stations isolées, seraient homogène soit une augmentation comprise entre 0,2 et 0,5°C durant les trois dernières décennies. Au contraire, l’analyse de la turbidité montre davantage de disparités entre les stations et laisse à penser que ce facteur est issu d’actions anthropiques bien localisées. Il s’agirait donc d’un facteur de stress local, contrairement à la température qui serait conditionnée par la tendance globale du changement climatique, qui induit généralement une hausse des températures. Ces analyses ont bien sûr pris en compte les effets induits par la saisonnalité, la courantologie et d’autres facteurs abiotiques. Les auteurs mettent en relation les secteurs plus turbides avec les zones qui ont connu une forte augmentation de la population, et donc les effets découlant de l’urbanisation : imperméabilisation des sols, rejets domestiques, etc. 42% stations positionnées sur des herbiers et des récifs attestent d’une baisse de visibilité (soit 10 stations) contre 8 % qui montrent une tendance positive.
Mais les auteurs soulèvent une question intéressante : ils ne constatent pas un réchauffement important de l’eau sur le long terme et cela vient en contradiction avec des études précédentes qui, elles, attestent d’un réchauffement plus marqué. C’est que ces études à partir d’imagerie satellitaire ne parviennent à mesurer que la température « à fleur d’eau » tandis que le réseau CARICOMP mesure la température sur une colonne d’eau plus importante. La température de surface immédiate (terme de skin surface employé par les auteurs) est selon ces derniers, plus stable car moins soumise à des causes de variabilités sur différentes échelles de temps, de la minute à la dizaine de jours. La mesure in situ complique donc l’analyse de la tendance « température » !
Quoiqu’il en soit, le réseau CARIMCOP présente l’avantage de proposer, pour certaines stations, des données robustes sur un temps long (bientôt 30 ans soit le pas de temps utilisé en climatologie pour définir un climat). Mais tout le réseau ne dispose pas de ce recul, d’où la limite dans l’évaluation globale de certains paramètres.