Un vaste programme de cartographie fine des forêts de certains territoires ultramarins a été opéré sous l’égide de l’Institut géographique national (IGN). Impulsé par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation (MAAF), chargé également de la forêt, le rendu de ce travail a été livré cette année, en mars 2017. L’un des principaux objectifs ? Produire une cartographie fondée sur un protocole commun, nécessaire pour évaluer ensuite les politiques de gestion et de préservation des ressources forestières grâce à des indicateurs.
Ce programme de cartographie concerne les 5 DROM que sont la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion, Mayotte et la Guyane. L’IGN s’est bien sûr appuyé sur l’aide de nombreux acteurs locaux comme l’ONF ou la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF).
Mme Véronique Pereira, responsable d’IGN Conseil explique que « différentes étapes ont abouti à la proposition de trois scénarios de production de données forestières permettant de répondre à un certain nombre d’indicateurs demandés au niveau international ». Ces trois scénarios permettent de rendre compte de (i) la délimitation des enveloppes extérieures des massifs forestiers, (ii) de la cartographie des formations végétales, (iii) d’un inventaire forestier statistique (par exemple, les volumes de bois et leur évolution).
À souligner que d’autres initiatives parallèles avaient également vu le jour sur ces territoires, comme une étude sur les indicateurs de gestion durable dans les forêts ultramarines (IGDOM) menée par Ecofor depuis 2013 et qui s’achève cette année. La finalité de l’étude est d’apporter une aide dans la prise de décision des gestionnaires locaux. Et également de pallier aux lacunes au niveau des connaissances de ces écosystèmes forestiers, soumis à de nombreux enjeux en termes de biodiversité et d’utilisation durable.
Enfin, l’étude Carthaforum, réalisée par Ecofor, a pour objectif de localiser et d’identifier les différents types d’habitats forestiers des 5 DROM précités. Cinq axes d’action ont été déterminés tels que la classification des forêts à partir d’images issues de satellites ; la mise en place d’un système de surveillance en continu de l’état des forêts à partir des mêmes sources satellitaires (détecter les déforestations et les dégradations) ; l’ajout à ce suivi d’une information sur les stocks et les flux de carbone forestiers ; l’intégration du suivi régulier de l’évolution des espèces exotiques envahissantes et permettre une animation technique (réunions, réseau outre-mer).
Pour résumé, ces études aboutissent à la réalisation de véritables outils d’aide à la décision, dans le domaine de la gestion durable des ressources et de la biodiversité des forêts des outre-mer.
Pour en savoir plus, consulter le magazine de l’IGN détaillant les études et laissant la parole aux différents acteurs concernés