Du 18 au 20 septembre 2017, à Mahajanga (Madagascar), s’est tenu un colloque régional francophone intitulé « Les mangroves des îles de l’Océan Indien occidental : dynamiques, pressions, gestions ». Scientifiques et gestionnaires des territoires français, comoriens, malgaches, mauriciens et mahorais se sont donc retrouvés afin d’échanger sur les enjeux et les problématiques de gestion des mangroves de cet espace géographique. Ce fût également l’occasion pour les acteurs de la préservation des mangroves à Madagascar de se mettre en relation et de prendre connaissances des travaux réalisés sur l’île.
Le colloque a proposé une approche thématique des grands enjeux liés à ces écosystèmes. En tout, 44 interventions ont mobilisé une centaine de participants des territoires concernés.
Les présentations menées dans le cadre du thème de la « conservation de la mangrove, des aires protégées et des bonnes pratiques » a permis de prendre connaissance des projets de conservation des mangroves malgaches, déjà mis en place ou en cour de réalisation. Ces présentations ont permis d’évoquer la gestion menée dans le cadre d’une Aire marine protégée (AMP) et leur rôle concret dans la préservation du patrimoine naturel, entre recherche des bonnes pratiques et pérennisation des services écosystémiques à travers les fonctionnalités écologiques des sites protégés.
Ce colloque a été l’occasion de présenter des protocoles scientifiques destinés à assurer le suivi de l’état de conservation des mangroves et leur dynamique spatio-temporelle, aussi bien à l’aide d’outils cartographiques que de l’imagerie satellitaire.
Une attention particulière a également été accordée aux « acteurs humains et économiques de la mangrove » (thème 3), véritable socio-écosystème dont les multiples usages anthropiques ne peuvent être niés. Les relations, le plus souvent tumultueuses, entre aquaculture et préservation de la mangrove ont fait l’objet d’une intervention par exemple. Les pressions à l’œuvre au niveau des mangroves et de leur état de santé ont été abordées à partir d’exemple de cas concrets concernant aussi bien les territoires malgaches, comoriens que français. Cette thématique a nourri des réflexions sur la notion de conflits d’usages possibles et des risques liés à l’exploitation irrationnelle des ressources.
Enfin, la dernière thématique «services environnementaux associés à la mangrove et paiement pour ces services » a fait l’objet de présentation sur la valorisation des ressources naturelles et des services écosystémiques rendus par certaines mangroves de cet espace géographique (riziculture, évaluation du stock de crabes, miels de palétuviers).
Un colloque multithématique, ayant embrassé des notions essentielles pour penser la gestion et la conservation efficiente des mangroves, aura donc permis de lancer une première dynamique, une mutualisation des connaissances et des réalisations pour soutenir les efforts des territoires concernés par des enjeux communs. Ce fût également l’occasion pour les acteurs de la préservation des mangroves à Madagascar de se mettre en relation et de prendre connaissances des travaux réalisés sur l’île. Le dernier jours a vu l’organisation d’un travail de groupe afin de délivrer un message à destination des élus (surtout malgaches) pour soutenir les efforts destinés à la conservation des mangroves, dans un contexte d’érosion de la biodiversité, de changements globaux et d’augmentation de la vulnérabilité des sociétés côtières face aux aléas naturels.
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