Le CEN Rhône-Alpes accompagné de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a lancé le 2 février 2017 (date de lancement des Journées Mondiales des Zones Humides) la Calculette RhoMéO. Ce logiciel téléchargeable libre de droits permet de réaliser, sur la base des protocoles rassemblés dans la boîte à outils de suivi des zones humides, le calcul des 13 indicateurs qu’elle contient.
La boîte à outils est un recueil d’indicateurs, de protocoles et de méthodes d’interprétation permettant de suivre l’évolution de l’état des zones humides et des pressions qui les impactent. Les indicateurs RhoMéO ont fortement été déployés dans le bassin Rhône-Méditerranée depuis leur lancement en 2014 mais les utilisateurs indiquaient des difficultés concernant l’étape de calcul des valeurs indicatrices.
Ce logiciel permettra maintenant de réaliser, sur la base des données brutes acquises sur le terrain, l’ensemble des calculs nécessaires et gérera les listes de références à utiliser pour ce faire.
La Calculette, qui inclut également un module de saisie des données, facilitera l’archivage de données d’observations. Ces données d’observation ne sont ni conservées par l’outil ni centralisées, vous en restez les seuls détenteurs. Vous pouvez cependant contribuer à former un réseau d’observation de l’état des zones humides en publiant vos résultats (valeurs indicatrices) via la Calculette. Le CEN Rhône-Alpes en sera le dépositaire et pourra produire des synthèses régionales si le réseau des utilisateurs se développe encore. N’hésitez donc pas à participer !
La calculette est accompagnée d’un guide d’utilisation. Cet outil a été conçu pour être évolutif et pourra intégrer les listes de référence d’autres bassins qui souhaiteraient adapter les indicateurs RhoMéO à leur contexte.
Détails du programme RhoMéO
Un programme pluridisciplinaire
Le programme RhoMéO a réuni des gestionnaires, des chercheurs et des experts concernés par la connaissance et le suivi des zones humides à l’échelle du bassin Rhône-Méditerranée. Au-delà de la participation au comité de pilotage, ces différents acteurs se réunissaient dans des groupes de travail traitant de différentes thématiques (télédétection, hydrologie), de différents types de milieux (tourbières, zones littorales…) ou de différents groupes faunistiques et floristiques (flore, amphibiens, papillons, odonates…) afin de s’accorder sur une définition commune des protocoles de suivis des zones humides. Une fois les protocoles mis en œuvre sur le terrain, ces groupes ont été mobilisés afin d’interpréter les résultats. Selon la transversalité des thématiques le travail a été mené soit à l’échelle régionale soit à celle du bassin.
Un réseau d’opérateurs complémentaires
Ce sont plus de 30 structures et près de 120 personnes qui ont testé les mêmes méthodes sur un échantillonnage représentatif de 200 zones humides du bassin Rhône-Méditerranée. Il s’agit en premier lieu de gestionnaires de milieux naturels (8 Conservatoires d’espaces naturels, 2 Réserves naturelles nationales), de structures de connaissance et d’expertise (4 Conservatoires botaniques, Tour du Valat) et de structures ou associations non spécialistes de la gestion des zones humides (bureau d’études, associations locales).
Un programme itératif
Afin de tester si les protocoles utilisées sont scientifiquement valables (robustesse, répétabilité, interprétation) et opérationnels sur le terrain, les suivis ont été réalisés pendant plusieurs années. Un aller-retour a systématiquement été fait entre les résultats de terrain et les groupes de travail de manière à ajuster les protocoles dans un esprit de rigueur scientifique et d’opérationnalité. Le volume de données récoltées lors de ce programme (plus de 70 000 observations) a permis d’obtenir des valeurs repères aidant à l’interprétation des indicateurs. Ces données ont également permis la mise en place d’une typologie de zones humides adaptée aux suivis.
Des méthodologies complémentaires
Une très grande diversité d’approches méthodologiques a été utilisée dans le cadre de ce programme. En effet, il s’agissait de tester à la fois des méthodes d’analyse globale de l’état des zones humides et des pressions mais aussi des protocoles de mesure in situ. La complémentarité des indicateurs a été recherchée pour adapter les protocoles utilisés aux différentes pressions. Il en va de même pour les indi
cateurs biologiques où les groupes suivis (flore, amphibiens, odonates, orthoptères…) qui peuvent renseigner plusieurs types d’évolutions des zones humides.
Des recherches de mutualisation
Les acteurs et les expériences autour des zones humides sont nombreux. Le programme a cherché, chaque fois que cela a été possible, à les utiliser et à les mutualiser. Que ce soit avec les acteurs de la connaissance sur les expériences de suivis déjà réalisées ou avec les partenaires institutionnels (régionaux, de bassin ou nationaux) sur les indicateurs de pression, une convergence a été systématiquement recherchée.
Retrouvez toutes les informations, ainsi que le manuel d’utilisation et le logiciel à télécharger sur le site rhomeo-bao.fr