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Depuis 2012, une étude sur la création d’un parc naturel marin en Martinique est conduite par l’Agence des Aires Marines Protégées, sous l’autorité du Préfet de Martinique. Dans ce cadre, plusieurs types d’études sont réalisés et visent à rassembler des connaissances fines sur les écosystèmes marins de Martinique. Ces connaissances portent autant sur l’état écologique des écosystèmes que sur les services et bénéfices qu’ils fournissent et les usages dont ils sont l’objet.
Le programme E-MANG, relatif à l’évaluation de l’état de santé des mangroves de Martinique et à la vulgarisation des connaissances acquises, s’inscrit dans une démarche globale et une démarche locale.
Ce programme, porté par le Conservatoire du littoral – affectataire des mangroves de Martinique – et le Pôle relais mangroves et zones humides d’Outre mer dont la mission est de coordonner des opérations visant à améliorer la protection, la gestion et la valorisation des zones humides en général – des mangroves en particulier, se fera en partenariat étroit avec :
- la Collectivité territoriale de Martinique
- le Parc naturel régional
- l’ODE
- L’Office national des forêts
- L’Agence des aires marines protégées Une de ces études, portant sur l’évaluation économique des mangroves, commencera courant août 2016 et sera menée par l’équipe du bureau d’étude économique VERTIGO Lab, spécialisé dans l’évaluation des espaces naturels et de leurs services écosystémiques.
- Cette évaluation a pour intérêt de pouvoir comprendre les mécanismes économiques de répartition des valeurs, et orienter l’intervention vers les leviers nous permettant tout à la fois de mieux protéger et mieux valoriser ces espaces.
Contexte global de l’évaluation économique
La mangrove de Martinique s’étend sur une superficie d’environ 1850 hectares et représente la majeure partie des zones humides de l’île. Elle se concentre principalement dans la Baie de Génipa au sud de Fort-de-France. Le fonctionnement global des mangroves de Martinique est aujourd’hui menacé. La régression de ces espaces et leur assèchement s’est accéléré ces dernières années sous la pression démographique, l’industrialisation croissante de l’île et ses différentes politiques d’aménagement. Ainsi, les mangroves situées à proximité des zones urbaines comme Fort-de-France sont soumises à de fortes pressions et se retrouvent en compétition avec d’autres occupations du sol comme l’agriculture ou les infrastructures touristiques. Elles souffrent de plus des pollutions ponctuelles (via les cours d’eau) et récurrentes d’origine naturelle et anthropique qui altèrent leurs fonctions écologiques.
Les mangroves offrent pourtant de nombreux services au territoire et des ressources économiques pour les communautés locales. Parmi les services déjà identifiés en Martinique par la littérature, on retrouve des services de support et de régulation comme la contribution au maintien de la biodiversité marine et terrestre, la protection contre l’érosion de la frange littorale et les submersions marines, la régulation du climat ou encore la régulation de la qualité des eaux côtières. Les mangroves fournissent également des services d’approvisionnement : pêche de crustacés, extraction de bois, cueillette de plantes comestibles et médicinales. Enfin, les services culturels de la mangrove occupent une place majeure : excursions et activités touristiques, fonction éducative et scientifique, aménités paysagères.
Enjeux et objectifs de l’étude
Des connaissances supplémentaires sur la mangrove de Martinique sont requises pour mettre en place des mesures de gestion et de protection efficaces. Il s’agit également de mettre en avant le rôle clé des mangroves pour l’île et de les préserver dans un contexte de forte artificialisation de la frange littorale martiniquaise. Les atouts des mangroves ne sont pas toujours évidents pour les décideurs locaux, les aménageurs et les riverains. La mangrove peut être dans certains cas considérée comme une source de nuisance et une contrainte pour le territoire (odeur particulière, concentration de moustiques, milieu fermé, etc.)
Ainsi, l’étude proposée visera à mettre en valeur les retombées économiques liées à la présence de la mangrove et répondra aux questions suivantes :
- Quels sont les services fournis par les mangroves de Martinique ?
- Quels sont en sont les bénéficiaires ?
- Quelle cartographie de ces services est-il possible de produire ?
- Quelles sont les retombées économiques, sociales et fiscales de la mangrove pour le territoire ?
- Quelles recommandations et mesures de gestion peuvent découler de ces évaluations économiques ?
Pour toute demande de renseignement liée à cette étude, merci de contacter la coordinatrice du pôle relais : g.vandersarren@conservatoire-du-littoral.fr
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