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Résilience des coraux face au changement climatique : un nouvel espoir ?

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@ UTS - E.Camp
Couverture corallienne

La mangrove de Bouraké à Nouméa a été le témoin d’une mission scientifique organisée conjointement par l’IRD (Institut de recherche pour le développement) et l’UTS (Université de Technologie de Sydney). Les chercheurs n’ont eu qu’une semaine (du 7 au 15 février 2016) pour tenter de répertorier toutes les espèces de coraux présentes dans cet écosystème et ainsi comprendre comment ces dernières réagissent face au changement climatique.

Les scientifiques n’ont pas choisi ce site d’étude par hasard. En effet, la mangrove, de par sa température élevée, sa faible luminosité et ses qualités d’eau particulières, présente des conditions de vie difficiles, similaires à celles prévues pour la fin du siècle.

« L’objectif de la mission, explique Riccardo Rodolfo-Metalpa, biologiste marin à l’IRD, est d’identifier les espèces de coraux qui se développement près des mangroves, et d’étudier leurs réponses physiologiques à ces conditions de vie plus difficiles que celles du lagon. Il s’agit de voir si ces espèces qui se développent près des mangroves se sont adaptées en développant de nouvelles facultés génétiques pour survivre. »

Au final, cette expédition a pu mettre en évidence une communauté corallienne particulièrement résistante, prospérant dans des conditions considérées comme inhospitalières (pH et température extrêmes) où la plupart des espèces ne pourraient normalement pas survivre. Au total, 25 espèces de coraux ont été recensées, soit la moitié des espèces observées plus au large du lagon.

Les échantillons prélevés lors de cette mission vont désormais faire l’objet d’une analyse génétique afin de déterminer si ces espèces évoluant dans les mangroves ont développé, contrairement à celles uniquement présentes dans le lagon, de nouvelles facultés génétiques pour survivre.

@IRD-P.Naudin
Prélèvements génétiques

Quoiqu’il en soit, David Suggett, biologiste marin à l’UTS, considère d’ores et déjà que ces découvertes peuvent contribuer de façon majeure à la conservation des récifs coralliens : «Nous sommes particulièrement enthousiastes car les mangroves sont des systèmes généralement proches des récifs frangeants. Mais on ne les a jamais considérées comme des réservoirs possibles pour  des populations coralliennes très résilientes au stress ».

Cette étude vient donc appuyer le fait que les mangroves sont des écosystèmes dont la sauvegarde est essentielle, tant pour le milieu qu’elles représentent que pour les milieux qui lui sont associés. 

Plus d’informations sur le site de l’IRD : article partie 1 et partie 2

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