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Avis CSRPN – Alerte sauvegarde dernière mangrove de St Barth

Il est intéressant que la lettre du Pôle-relais puisse partager les recommandations émises par les Conseils Scientifiques Régionaux du Patrimoine Naturel (CSRPN) concernant les zones humides.

Ces recommandations émises auprès des Préfets, Présidents des Conseils régionaux et Présidents des Collectivités Territoriales d’Outre mer, n’ont pas force de décision mais elles sont généralement suivies car fondées et légitimes.

La recommandation diffusée ci-dessous nous vient de Claude Sastre, botaniste et membre du Conseil scientifique de l’Agence Territoriale de l’Environnement de St Barthélemy.

La majorité des mangroves antillaises, comme celles de Guadeloupe et de Martinique, se situent en front de mer. A Saint-Barthélemy, comme à Saint-Martin, elles se trouvent en bordure de lagunes littorales, reliées temporairement ou en permanence à la mer par des chenaux naturels. La plupart de ces mangroves ont disparues ou sont en forte régression, plus sensibles que les mangroves maritimes au comblement et à la pollution.

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Lido entre l’étang et la baie de Grand Cul-de-sac © Alain Pibot

La mangrove de Grand cul-de-sac est la dernière mangrove à peu près fonctionnelle de l’île. Elle offre des caractéristiques exceptionnelles car avec le temps, elle a concentré les derniers patrimoines écosystémiques spécifiques. On y retrouve les 4 principales espèces de palétuviers (dernière station de l’île), mais aussi des espèces beaucoup plus rares comme l’herbe à crabes (Batis maritima L.). Cet espace relictuel est également l’un des derniers refuges étapes pour les grands courants migratoires de l’avifaune qui transite par l’arc antillais.

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Échasses d’Amérique dans l’étang de Grand Cul-de-sac © Alain Pibot

Aujourd’hui, cet ensemble est quasiment ceinturé de toutes part d’ensembles immobiliers. Les rares fenêtres non urbanisées sont classées en zones vertes non constructibles au plan d’urbanisme applicable, mais il y à fort à parier que de nouvelles pressions s’exerceront sur la collectivité lors de la proposition de PLU en juin prochain. Parmi les dernières parcelles naturelles de ce site relictuel conservée grâce à une maitrise foncière de l’état, 4 parcelles à l’extrême nord-est de la lagune font l’objet d’une nouvelle tentative d’aménagement.

Le Conseil scientifique de l’Agence territoriale de l’environnement a alerté la collectivité sur l’importance de ces derniers vestiges naturels.