fermer

Suivre les mangroves mahoraises par drone ?

[:fr]

 

Créé en 2010, le Parc naturel marin de Mayotte couvre un espace de 68 381km², englobant l’ensemble de la zone économique exclusive de l’île. Sa limite terrestre se situe en haut de l’estran, à la limite du domaine public maritime. De ce fait, le périmètre du Parc comprend l’ensemble des mangroves mahoraises.

DSCN5502

Dans le cadre de ses missions de connaissance et de protection du patrimoine marin, le Parc intervient à double titre dans le suivi de l’état des mangroves de Mayotte : d’une part, parce qu’il est le maître d’œuvre de la surveillance du bon état environnemental des masses d’eau littorales au sens de la Directive cadre sur l’eau ; d’autre part, dans le cadre de son plan de gestion adopté en 2013, le Parc a, parmi ses 8 orientations de gestion, celle de suivre l’état écologique des mangroves identifiées comme patrimoine naturel important et menacé à Mayotte.

Face à ces enjeux environnementaux, et devant la difficulté d’un suivi exhaustif de ces milieux difficiles d’accès, le Parc naturel marin et Drone Go, société spécialisée dans l’acquisition de photos aériennes par drone, ont souhaité unir leurs actions au travers d’une convention de partenariat scientifique. L’objectif est d’examiner les possibilités offertes par la technologie des drones en matière de suivi des mangroves. Suite à quelques vols de calage, la souplesse de mise en œuvre des appareils disponibles a permis de fournir plusieurs jeux de photos exploitables. S’appuyant sur l’approche scientifique en recherche et développement de la société Drone GO, le Parc naturel marin de Mayotte a mis en place un stage pour évaluer le potentiel d’exploitation des images ainsi collectées.

Ainsi, en 2015 le Parc a accueilli une élève de Master 2 de l’UFR des sciences et technologies de l’Université de La Réunion afin d’étudier la faisabilité de la mise en place d’indicateurs de suivi des mangroves par drone. L’objectif de ce stage était de déterminer la pertinence de l’utilisation de photos aériennes capturées à très basse altitude comme support d’information pour l’élaboration d’indicateur d’état, comparativement à des données de télédétection plus traditionnelles que sont les images prises par avions et par satellites. L’objectif final était d’ébaucher les prescriptions techniques pour l’utilisation pour l’utilisation du drone en contexte mahorais.

De part la diversité des formations et des espèces présentes, les mangroves de Dembéni et de Malamani ont servit de sites pilotes pour cette étude.

Image3

Les images dans le visible (400 à 700 nm) et dans le proche infrarouge (720 nm) capturées par drone sont le fruit de la collaboration entre l’entreprise Drone Go et le Parc (les photos acquises par Drone Go étaient traitées par l’entreprise – la mise en œuvre s’est fait en collaboration avec les deux structures afin d’ajuster les clichés au plus proche des besoins). Les images capturées par avions sont issues de la BD Ortho 2011 de l’IGN et les images satellites proviennent de la constellation Pléiades obtenues auprès du programme SEAS-OI.

Le tableau ci-dessous renseigne certaines caractéristiques des trois types d’images comparées :

Image2
Source : Toulassi-Djinan, 2015

 

Le travail initial de traitement des images acquises (par Drone Go, l’IGN et SEAS-OI) a consisté à déterminer le meilleur processus de classification répondant aux mangroves étudiées mais aussi à tester la fiabilité de ce processus sur un autre secteur. Le schéma ci-après présente les principes appliqués dans le cadre du travail de stage réalisé en 2015 :

Image4

Après classification des trois types d’images selon une approche orientée-objet, l’analyse comparative des différences de surface et de caractérisation des habitats à permis de mettre en lumière les atouts et inconvénients des données de télédétection par drone. Ainsi, malgré des atouts indéniables en termes de simplicité de déploiement, de réactivité, de coût relativement faible et de très haute résolution spatiale, Les premiers tests menés dans le cadre de ce stage, mettent en évidence des difficultés qu’il conviendra de traiter pour permettre une exploitation fiable de ces données. Ainsi les principales difficultés soulevées résident dans :

  •  le traitement de l’image pour obtenir des produits plus homogènes à l’instar des traitements satellites ou d’orthophoto (homogénéisation des caractéristiques photographiques de chaque cliché),
  • le géopositionnement des images (par méthode au sol ou embarquée pour l’exploitation temporelle),
  • ou encore la précision des traitements de télédétection pour intégrer la quantité d’information liée à la résolution telle que la texture, la couleur, l’intensité.

Dans la continuité des travaux initiés dans le cadre de ce stage, le Parc naturel marin de Mayotte envisage pour 2016 de poursuivre la réflexion de l’utilisation des traitements issus de la télédétection afin de développer des indicateurs de suivi des mangroves à Mayotte.

Image5

Renseignements : contact@dronego.fr

[:]