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Depuis la fin de l’année 2012 le laboratoire CNRS UMR 5600 EVS de l’université de Lyon a lancé un travail de thèse sur la mise en valeur des Terres basses de la Guyane française depuis XVIIIe siècle.
Le but de cette thèse est de retracer l’histoire des tentatives d’aménagements des milieux humides ou « terres basses » de la Guyane française et ce depuis la colonisation jusqu’à nos jours. L’apport de ce travail réside principalement dans l’exploitation de corpus d’archives jusqu’à présent inédites que nous avons pu consulter aux archives national d’outre-mer et aux archives départementales.
Depuis les premiers essais sur l’île de Cayenne jusqu’à son véritable essor à partir de la fin du XVIIIe siècle et une expansion, d’abord vers l’est et la région de Kaw-Approuague où elle connut un certain succès, puis vers l’ouest dans le secteur de la Mana, l’entreprise de conquête par l’agriculture des terres basses a connu de multiples vicissitudes. Les échecs ont été nombreux et jusqu’en ce début de XXIe siècle le développement agricole des milieux humides connaît des difficultés.

Après avoir étudié la progression spatiale et la chronologie des entreprises de mise en valeur des terres basses dont beaucoup échouèrent, le travail de recherche a visé à comprendre les modalités de ce développement agricole tant du point de vue des techniques mises en œuvre que de celui des processus socio-économiques impliqués.

Du point de vue technique, le travail préalable de mise en valeur des terres basses consistait d’abord à évaluer le potentiel des sites destinés à l’exploitation. Il s’agissait de sonder, analyser et apprécier leur qualité pédologique, leur position par rapport à la hauteur des marées de façon à déterminer les possibilités de drainage. Ces expertises ont ainsi donné lieu à toute littérature que nous avons largement exploitée. Ensuite, il fallait construire des endiguements pour protéger les cultures des inondations et des marées. Sur ces aspects très techniques, l’expérience des ingénieurs comme Sieur Guisan fut déterminante. Ces travaux reposaient essentiellement sur de la main d’œuvre servile avec pour principaux acteurs les « Noirs de pelles » ou « Nègres trancheurs », appelés ainsi du fait de leur forte implication dans le creusement des fossés.
L’Etat d’une part et les concessionnaires d’autre part encourageaient les propriétaires européens à s’engager dans ce type de culture en leur faisant bénéficier d’énormes prêts financiers. Cependant, cet appui n’était pas généralement pas suffisant pour entretenir une exploitation en terre basse si bien que les exploitants croulaient sous le poids de l‘endettement.
Plusieurs évènements tels que la Révolution française et surtout l’abolition de l’esclavage portèrent un coup fatal à l’entreprise des terres basses qui fut finalement abandonnée au milieu du XIXe siècle. Il faudra attendre la deuxième moitié du XXe siècle avec notamment la mise en place du plan vert et le développement de la riziculture dans la région de Mana pour que la mise en valeur agricole des zones humides de Guyane soit relancée.
Contacts
Mariette MAYINDZA MOUANDZA : mariette.mayindza@yahoo.fr
Sous les directions de :
- Hervé CUBIZOLLE, professeur des Universités, géographe, géomorphologue, spécialiste des paléoenvironnements holocènes, directeur EVS-ISTHME, UMR 5600 CNRS : herve.cubizolle@orange.fr
- Stephen ROSTAIN, Directeur de recherche, UMR 8096 CNRS, Archéologie des Amériques : stephen.rostain@mae.u-paris10.fr
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Depuis la fin de l’année 2012 le laboratoire CNRS UMR 5600 EVS de l’université de Lyon a lancé un travail de thèse sur la mise en valeur des Terres basses de la Guyane française depuis XVIIIe siècle.
Le but de cette thèse est de retracer l’histoire des tentatives d’aménagements des milieux humides ou « terres basses » de la Guyane française et ce depuis la colonisation jusqu’à nos jours. L’apport de ce travail réside principalement dans l’exploitation de corpus d’archives jusqu’à présent inédites que nous avons pu consulter aux archives national d’outre-mer et aux archives départementales.
Depuis les premiers essais sur l’île de Cayenne jusqu’à son véritable essor à partir de la fin du XVIIIe siècle et une expansion, d’abord vers l’est et la région de Kaw-Approuague où elle connut un certain succès, puis vers l’ouest dans le secteur de la Mana, l’entreprise de conquête par l’agriculture des terres basses a connu de multiples vicissitudes. Les échecs ont été nombreux et jusqu’en ce début de XXIe siècle le développement agricole des milieux humides connaît des difficultés.

Après avoir étudié la progression spatiale et la chronologie des entreprises de mise en valeur des terres basses dont beaucoup échouèrent, le travail de recherche a visé à comprendre les modalités de ce développement agricole tant du point de vue des techniques mises en œuvre que de celui des processus socio-économiques impliqués.

Du point de vue technique, le travail préalable de mise en valeur des terres basses consistait d’abord à évaluer le potentiel des sites destinés à l’exploitation. Il s’agissait de sonder, analyser et apprécier leur qualité pédologique, leur position par rapport à la hauteur des marées de façon à déterminer les possibilités de drainage. Ces expertises ont ainsi donné lieu à toute littérature que nous avons largement exploitée. Ensuite, il fallait construire des endiguements pour protéger les cultures des inondations et des marées. Sur ces aspects très techniques, l’expérience des ingénieurs comme Sieur Guisan fut déterminante. Ces travaux reposaient essentiellement sur de la main d’œuvre servile avec pour principaux acteurs les « Noirs de pelles » ou « Nègres trancheurs », appelés ainsi du fait de leur forte implication dans le creusement des fossés.
L’Etat d’une part et les concessionnaires d’autre part encourageaient les propriétaires européens à s’engager dans ce type de culture en leur faisant bénéficier d’énormes prêts financiers. Cependant, cet appui n’était pas généralement pas suffisant pour entretenir une exploitation en terre basse si bien que les exploitants croulaient sous le poids de l‘endettement.
Plusieurs évènements tels que la Révolution française et surtout l’abolition de l’esclavage portèrent un coup fatal à l’entreprise des terres basses qui fut finalement abandonnée au milieu du XIXe siècle. Il faudra attendre la deuxième moitié du XXe siècle avec notamment la mise en place du plan vert et le développement de la riziculture dans la région de Mana pour que la mise en valeur agricole des zones humides de Guyane soit relancée.
Contacts
Mariette MAYINDZA MOUANDZA : mariette.mayindza@yahoo.fr
Sous les directions de :
- Hervé CUBIZOLLE, professeur des Universités, géographe, géomorphologue, spécialiste des paléoenvironnements holocènes, directeur EVS-ISTHME, UMR 5600 CNRS : herve.cubizolle@orange.fr
- Stephen ROSTAIN, Directeur de recherche, UMR 8096 CNRS, Archéologie des Amériques : stephen.rostain@mae.u-paris10.fr
[:es]
Depuis la fin de l’année 2012 le laboratoire CNRS UMR 5600 EVS de l’université de Lyon a lancé un travail de thèse sur la mise en valeur des Terres basses de la Guyane française depuis XVIIIe siècle.
Le but de cette thèse est de retracer l’histoire des tentatives d’aménagements des milieux humides ou « terres basses » de la Guyane française et ce depuis la colonisation jusqu’à nos jours. L’apport de ce travail réside principalement dans l’exploitation de corpus d’archives jusqu’à présent inédites que nous avons pu consulter aux archives national d’outre-mer et aux archives départementales.
Depuis les premiers essais sur l’île de Cayenne jusqu’à son véritable essor à partir de la fin du XVIIIe siècle et une expansion, d’abord vers l’est et la région de Kaw-Approuague où elle connut un certain succès, puis vers l’ouest dans le secteur de la Mana, l’entreprise de conquête par l’agriculture des terres basses a connu de multiples vicissitudes. Les échecs ont été nombreux et jusqu’en ce début de XXIe siècle le développement agricole des milieux humides connaît des difficultés.

Après avoir étudié la progression spatiale et la chronologie des entreprises de mise en valeur des terres basses dont beaucoup échouèrent, le travail de recherche a visé à comprendre les modalités de ce développement agricole tant du point de vue des techniques mises en œuvre que de celui des processus socio-économiques impliqués.

Du point de vue technique, le travail préalable de mise en valeur des terres basses consistait d’abord à évaluer le potentiel des sites destinés à l’exploitation. Il s’agissait de sonder, analyser et apprécier leur qualité pédologique, leur position par rapport à la hauteur des marées de façon à déterminer les possibilités de drainage. Ces expertises ont ainsi donné lieu à toute littérature que nous avons largement exploitée. Ensuite, il fallait construire des endiguements pour protéger les cultures des inondations et des marées. Sur ces aspects très techniques, l’expérience des ingénieurs comme Sieur Guisan fut déterminante. Ces travaux reposaient essentiellement sur de la main d’œuvre servile avec pour principaux acteurs les « Noirs de pelles » ou « Nègres trancheurs », appelés ainsi du fait de leur forte implication dans le creusement des fossés.
L’Etat d’une part et les concessionnaires d’autre part encourageaient les propriétaires européens à s’engager dans ce type de culture en leur faisant bénéficier d’énormes prêts financiers. Cependant, cet appui n’était pas généralement pas suffisant pour entretenir une exploitation en terre basse si bien que les exploitants croulaient sous le poids de l‘endettement.
Plusieurs évènements tels que la Révolution française et surtout l’abolition de l’esclavage portèrent un coup fatal à l’entreprise des terres basses qui fut finalement abandonnée au milieu du XIXe siècle. Il faudra attendre la deuxième moitié du XXe siècle avec notamment la mise en place du plan vert et le développement de la riziculture dans la région de Mana pour que la mise en valeur agricole des zones humides de Guyane soit relancée.
Contacts
Mariette MAYINDZA MOUANDZA : mariette.mayindza@yahoo.fr
Sous les directions de :
- Hervé CUBIZOLLE, professeur des Universités, géographe, géomorphologue, spécialiste des paléoenvironnements holocènes, directeur EVS-ISTHME, UMR 5600 CNRS : herve.cubizolle@orange.fr
- Stephen ROSTAIN, Directeur de recherche, UMR 8096 CNRS, Archéologie des Amériques : stephen.rostain@mae.u-paris10.fr
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