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SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le lac de Yaté (22°09'S 166°46'E) est situé sur la commune de Yaté en Province Sud de la collectivité de Nouvelle-Calédonie. Il s’agit d’un lac de barrage de 4 000 ha, s’étirant sur 22 km de long. Il est alimenté par la rivière Bleue au nord-ouest, la rivière Blanche et son marais à l’ouest, la rivière des Lacs et le Creek Pernod au sud, qui ont leurs sources dans les contreforts de la chaîne centrale de l’île. Lors de sa mise en eau, une forêt à l’embouchure de la rivière Bleue a été noyée dont on peut encore voir les cimes argentées au dessus de l’eau. Son altitude se situe à 160m.

 

Lac de Yaté (©Thomas CUELHO, Wikipedia)

Le Parc Provincial de la Rivière Bleue, d’une surface de 22 000 ha, se situe sur les berges du lac, à proximité de la Montagne des Sources (réserve intégrale de 5 878 hectares), il s’élève à partir du lac jusqu’à 1250m. Il est constitué de différents milieux, humides comme secs, à végétation basse ou arborescente. La nature géologique du terrain et sa richesse hydrographique en font un paysage unique, avec de nombreuses cascades et trous d’eau.

L’ensemble du lac de Yaté et du parc de la rivière Bleue attenant fait partie de la région des grands lacs du sud de la Nouvelle-Calédonie où se trouvent plusieurs autres réserves naturelles.

 

FAUNE ET FLORE

Flore

Le parc abrite plusieurs écosystèmes allant des forêts humides aux zones de végétation basse, appelées localement maquis minier. Ces écosystèmes sont particulièrement exceptionnels en raison de leur grande diversité botanique et du taux d’endémisme exceptionnel (plus de 70%). Les espèces végétales qui les composent se sont adaptées pour se développer sur des sols ultramafiques, riches en métaux comme le nickel.

Maquis minier du sud de Nouvelle-Calédonie (licence Wikipedia Commons)

On peut y voir en particulier le grand kaori (Agathis lanceolata), spécimen d’un âge estimé de 1000 ans et d’un diamètre de 2.70m, ainsi que certaines plantes carnivores endémiques.

Faune

On trouve dans le parc de la rivière Bleue une importante avifaune endémique, en particulier le kagou huppé (Rhynochetos jubatus), échassier grisâtre presqu’incapable de voler devenu l’emblème de la Nouvelle-Calédonie, le notou ou carpophage géant (Ducula goliath), plus gros pigeon arboricole au monde, le méliphage toulou (Gymnomyza aubryana), grand passereau dont il reste entre 50 et 250 individus, et le corbeau calédonien (Corvus moneduloides), étudié pour sa capacité à fabriquer des outils. Une grande partie de cette avifaune endémique est menacée d’extinction suite aux actions humaines (déforestation, incendies, introduction de rats…).

Kagou huppé
Kagou huppé ((Rhynochetos jubatus), © IUCN

L’ichtyofaune du lac de Yaté est dominée par deux espèces introduites, le tilapias (Oreochromis mossambicus), puis le black bass (Micropterus salmoides). Ces espèces menacent une grande partie de la faune aquatique autochtone ; le galaxias (Galaxias neocaledonicus), petit poisson endémique de la région, a d’ailleurs disparu du lac de Yaté depuis ces introductions.

 

HISTOIRE

Le barrage hydroélectrique de Yaté a été construit en 1959 sur le cours de la rivière Bleue pour alimenter l’usine de production de nickel de Nouméa. De larges zones en amont du barrage ont alors été inondées. Dans ces zones, les milieux naturels ont été détruits et la faune et la flore fortement impactées. De plus, en zone tropicale, le pourrissement des végétaux dans les lacs de retenue dégage du méthane. Le méthane est un gaz à effet de serre 20 fois plus puissant que le CO2.
En 1980 est créé le long des rives du lac de Yaté le parc provincial de la Rivière Bleue.

 

Barrage de Yaté, Nouvelle-Calédonie (© Wikipedia)

 

ENJEUX

Au cœur des divers milieux naturels du parc, les zones humides forment un vaste système hydrographique naturel serpentant à travers toute la région Sud de la Grande Terre pour se jeter dans la mer. Ces zones humides abritent le plus grand réservoir d’eau douce de Nouvelle-Calédonie. Des systèmes hydrologiques et karstiques souterrains complexes facilitent le stockage de l’excédent d’eau recueilli pendant la saison des pluies, permettant sa distribution à travers la région pendant la saison sèche. Cette réserve constitue une source d’eau pour la population locale.

 

Creek de la province Sud de Nouvelle-Calédonie (© Wikipedia)

Ces zones humides, présentant une biodiversité exceptionnelle et un fort taux d’endémisme, constituent un refuge pour les oiseaux, une réserve pour les animaux en voie de disparition et un vivier de crevettes d’eau douce et de diverses espèces de poissons endémiques.

PROTECTION

Le parc de la Rivière Bleue, créé en 1980, est un parc provincial (code de l’environnement de la Province Sud), c'est-à-dire une aire protégée et gérée afin de maintenir sa stabilité et sa diversité écologique.
Le parc et ses zones humides exceptionnelles sont également inscrits à la convention Ramsar depuis 2014 dans le cadre de la région des grands lacs du sud néo-calédonien.

 

DECOUVRIR LE SITE

L’exposition de la Maison du parc vous informera sur les milieux naturels présents dans le parc. Vous découvrirez au travers de panneaux et de vitrines quelques spécimens animaux et végétaux qui s’y sont inféodés.
Des films documentaires diffusés tout au long de la journée complèteront votre visite.
Une maquette du parc vous permettra de situer les deux vallées (Rivière Bleue et Rivière Blanche) et de localiser les différents sentiers de randonnée du parc.

Horaires d'ouverture du parc :
Ouvert du mardi au dimanche et jours fériés de 7 h à 17 h
Fermetures : tous les lundi, 25 décembre et 1er janvier
Dernières admissions : 14 h

Renseignements :
Parc Provincial de la Rivière Bleue : 43 61 24
parcrivierebleue@province-sud.nc
Direction de l’Environnement de la province Sud : 20 34 00

Télécharger la brochure du parc

 

SOURCES