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SITUATION GEOGRAPHIQUE

Située entre 18 et 23° S et 164 et 167° E, la Nouvelle-Calédonie est constituée d'une île principale, la Grande Terre, et de dépendances, qui représentent une surface totale émergée de 191.00 km². La zone économique exclusive (ZEE) a été évaluée à 1 740 000 km².

Les lagons de Nouvelle-Calédonie dans l'Océan Pacifique sont délimités par le plus long ensemble corallien continu du monde et le second en terme de superficie après la Grande barrière de corail le long de l'Australie.

La barrière, d'une longueur de 1 600 km délimite un lagon de 24 000 km2, le plus grand du monde, englobant l'archipel de la Grande Terre avec l'île principale de Grande Terre, les îles Belep, l'île des Pins et plusieurs îles et îlots de moindre taille. Elle est entrecoupée de passes qui font communiquer le lagon avec la haute mer.

Ilots et récifs du Grand Lagon Sud ©M Dosdane

Les récifs se trouvent en moyenne à 30 kilomètres de la côte, avec un maximum de 200 kilomètres aux récifs d'Entrecasteaux.

Les lagons sont un lieu foisonnant de vie. Riches et préservés, ils sont une merveille abritant  une diversité exceptionnelle d’espèces de coraux et de poissons, ainsi qu’un continuum d’habitats allant des mangroves aux herbiers et caractérisé par une panoplie de structures récifales parmi les plus diversifiées de la planète. Les lagons et récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie abritent des écosystèmes intacts peuplés d'une biodiversité marine exceptionnelle, composée de populations saines de grands prédateurs et d’un nombre considérable de différents poissons de grande taille. Ils offrent un habitat pour plusieurs espèces marines emblématiques ou en danger, comme les tortues, les baleines ou les dugongs, ces derniers constituant la troisième population mondiale.

Marais à mangrove de la région de La Foa ©M Dosdane

Six sites ont été inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO le 7 juillet 2008 sous le titre Les lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés. C'est la première inscription de sites français d'outre-mer.

Ces six sites reconnus par l'UNESCO couvrent 15 743 km2 :

  • Zone des récifs d'Entrecasteaux, constituée d’îlots isolés et de leurs récifs coralliens, au nord de la Grande Terre. Ce sont des sanctuaires pour les oiseaux marins et les tortues vertes.
  • Zone du Grand Lagon Nord formée de grands récifs barrières et de l’immense lagon du nord de Grande Terre
  • Zone côtière nord et est comprend des lagons à herbiers et des mangroves
  • Zone d'Ouvéa et de l'île Beautemps-Beaupré, dans les Iles Loyauté, anciens atolls soulevés et leurs récifs. Les eaux d’Ouvéa abritent, particulièrement en septembre et octobre, de grands rassemblements de raies Manta birostris.
  • Zone côtière ouest où se trouvent la faille de Poé, des mangroves, la baie des tortues. C’est en particulier un site de ponte important pour les tortues grosse tête, et le lieu d’une importante population de dugongs
  • Zone du Grand Lagon Sud avec une grande variété de récifs abritant une population de requins blancs et un site de reproduction de baleines à bosses Megaptera novaeangliae .
Sites classés UNESCO ©Ifrecor 2007

FAUNE ET FLORE

L’ensemble des sites des lagons de Nouvelle-Calédonie présentent une grande variété d’habitats que l’on peut regrouper en 4 biotopes principaux. Cependant, certains grands animaux « de passage » comme les requins, les raies ou les cétacés, sont difficiles à localiser sur un seul habitat, empruntant les passes des récifs barrières pour se rendre de la pleine mer aux lagons pour s’alimenter ou se reproduire.

La richesse spécifique des lagons et des écosystèmes associés est une des plus importantes au monde :

Richesse spécifique des sites classés ©Ifrecor

Récifs coralliens

 

De par sa longueur, son gradient de température, sa diversité d’habitats (on trouve plus de 150 classes d’unités récifales), c’est l’écosystème le plus riche en biodiversité, un hot spot de biodiversité d’une richesse qui n’a pas encore été totalement explorée. Plus de 400 espèces de coraux et quelque 1 000 espèces de poissons y trouvent refuge, sachant que les inventaires ne sont pas encore complets.

Récif corallien, Hienghène ©Thierry Baboulenne 2018

Cette richesse spécifique est maximale sur la pente externe du récif barrière où elle peut atteindre 580 espèces à l’hectare. L’endémisme est relativement faible (entre 5 et 15% estimé), la plupart des espèces  présentant une vaste répartition géographique. On note en particulier une espèce endémique emblématique du territoire, le nautile Nautilus macromphalus.

Nautilus macromphalus ©Pujolle 2007

 

Herbiers

 

Les herbiers marins sont constitués de populations d’Angiospermes qui ne se développent que dans le milieu marin. Ils ne présentent pas d’unité taxonomique.

Les herbiers rencontrés en Nouvelle-Calédonie sont constitués de 12 espèces à large répartition géographique, en particulier des espèces du genre Halophila, les plus fréquentes étant Halophila ovalis et Halophila minor.

Halophila ovalis ©Ria Tan 2005

Ces espèces cohabitent pour former de véritables prairies vertes qui servent d’habitat, de zone refuge, de zone alimentaire ou de zone de transit à une faune variée. Chez les invertébrés, il s’agit en particulier des Echinodermes (étoiles de mer, oursins, holothuries), des Mollusques et des crustacés.

Pour la faune vertébrée, plus de 60 espèces de poissons ont été recensées dans les herbiers, la moitié y résidant de façon permanente, le reste étant des poissons de récif ou de mangrove transitant dans les herbiers de façon périodique ou pendant leur phase juvénile.

Dugong dugong ©Julien Willem 2008

Certaines espèces emblématiques viennent également s’y alimenter, broutant littéralement ces prairies, en particulier les dugongs (Dugong dugong) dont la population néocalédonienne est la troisième population mondiale en nombre d’individus, et la plus grande d’Océanie. De nombreuses espèces de tortue sont aussi présentes dans ses eaux. 4 espèces marines sur les 7 dénombrées dans le monde sont présentes en Nouvelle-Calédonie :

La tortue Caouanne (tortue à grosse tête): Caretta caretta

Caretta caretta ©Brian Gratwicke 2009

 

La tortue imbriquée : Eretmochelys imbricata

Tortue imbriquée ©U.S. Fish and Wildlife Service Southeast Region 2011

 

La tortue verte : Chelonia mydas

Chelonia mydas ©Bernard Dupont 2010

 

La tortue luth : Dermochelys coriacea

Dermochelys coriacea ©US Fish and Wildlife Service 2011

Enfin, des serpents plus ou moins inféodés au milieu marin viennent chasser dans les herbiers, en particulier les « tricots rayés » (Laticauda colubrina et Laticauda laticauda), serpents amphibies ayant un venin dangereux mais très peu agressifs.

Laticauda colubrina ©Bernard Dupont 2009

 

Mangroves

 

Elles sont présentes sur 50% du linéaire côtier, essentiellement sur la côte ouest de Grande Terre.

La flore est dominée par les palétuviers du genre Rhizophora (55% de la surface totale) et Avicennia (14%), les principales espèces sur les 24 présentes étant : Rhizophora samoensis, Rhizophora stylosa, Rhizophora apiculata, leurs hybrides Rhizophora x lamarkii, Rhizophora x selala, Rhizophora x neocaledonica (qui serait endémique de Nouvelle-Calédonie),  Avicennia marina, Bruguiera gymnorhiza,  Sonneratia alba, Ceriops Tagal, Xylocarpus granatum, Lumnitzera racemosa, Lumnitzera littorea, Excoecaria agallocha.

Rhizophora apiculata ©Bernard Dupont 2014

Les mangroves calédoniennes sont marquées par la présence de tannes, surfaces sursalées ou acidifiées peu ou pas végétalisées (halophytes) qui se développent aux dépens des mangroves. On constate depuis quelques années une recolonisation inexpliquée de ces tannes par Avicennia marina.

Avicennia marina ©Wikipedia 2008

Différents types de mangroves coexistent sur l’île, les mangroves d’estuaire, de fond de baie, de lagune, et frontale (parallèles au littoral, directement face au récif).

La faune des mangroves est abondante mais peu diversifiée par rapport aux autres biotopes, et encore en grande partie méconnue. Des crabes, mollusques, et 260 espèces de poissons y trouvent refuge.

Crabe de palétuviers Scylla serrata ©wikipedia 2013

Une expédition scientifique (Institut de Recherche pour le Développement et Université de Technologie de Sidney) a découvert en 2016 la présence de coraux de récifs dans les mangroves aux conditions de température et d’acidité normalement néfastes pour ces espèces, de nouvelles études pourraient apporter des connaissances sur l’évolution des coraux et leur réaction face au réchauffement climatique global (Riccardo Rodolfo-Metalpa & David Suggett).

 

Ilots

 

Les îlots jouent un rôle écologique important en Nouvelle-Calédonie pour les communautés aviaires, en particulier comme sites de nidification à l’abri des prédateurs allochtones comme les rats.

Balbuzard pécheur Pandion haliateus ©Magnus Manske 2010

Les oiseaux marins sont soit des nicheurs (25 espèces dont le balbuzard pêcheur Pandion haliaetus) soit des migrateurs (26 espèces). Les effectifs de ces oiseaux représentent une part importante des populations mondiales et font donc de ces sites des zones de première importance pour l’avifaune (Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux ZICO). On trouve également 5 taxons (espèce ou sous-espèce) d’oiseaux marins endémiques, comme la sterne néréis exsul (Sternula nereis exsul), faisant de ces sites des enjeux importants en terme de conservation.

Sterna nereis ©JJ Harrison 2011

Ce sont également des zones protégées pour la ponte des tortues marines.

 

 

HISTOIRE

En février 2002, après le constat d’une sous-représentation de sites associant récifs coralliens et mangroves dans le Pacifique sur la liste des sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, a lieu au Vietnam  l’atelier international d’Hanoï. Cette rencontre regroupait une soixantaine d’experts de 25 pays pour identifier des sites potentiels.

L’écosystème corallien  de Nouvelle-Calédonie est alors inséré dans la liste des sites prioritaires à inscrire au patrimoine mondial. Son importance est confirmée par la session « Comité du Patrimoine Mondial » qui a eu lieu à Paris en juillet 2003 puis par la table ronde régionale en Nouvelle-Zélande en octobre 2003 pour lancer le programme « Pacifique 2009 ».

Baie d'Upi ©Bruno Menetrier 2005

Le dossier de demande d’inscription est alors élaboré par l’état français et la Nouvelle-Calédonie, il se concentre sur plusieurs sites en série représentative de la forte diversité en s’appuyant sur les critères VII (aspect esthétique, beauté naturelle exceptionelle), VIII (témoin de l’histoire géologique de la terre – ce critère ne sera pas retenu par l’UNESCO), IX (richesse et diversité des processus écologiques en cours) et X (conservation in situ de la biodiversité) de l’UNESCO.

Grand requin blanc Carcharodon carcharias ©Terry Goss 2006

Il sera ratifié par les acteurs institutionnels fin 2006 puis évalué par M Dan Laffoley, expert pour l’UICN, en novembre 2007, pour être présenté à l’UNESCO qui inscrit les lagons de Nouvelle-Calédonie au patrimoine mondial en juillet 2008.

 

ENJEUX ET MENACES

Les lagons de Nouvelle-Calédonie et leurs écosystèmes associés représentent des enjeux de première importance pour les ressources des îles. En effet, ils assurent différents rôles, comme la protection contre les phénomènes naturels extrêmes par les doubles barrières récifs + mangroves qui atténuent les intempéries. Ils sont également essentiels pour les ressources alimentaires, comme refuge d’innombrables, sites de ponte et de développement, etc… Enfin, les activités touristiques dépendent en grande partie de ces lagons, par la beauté des récifs et la présence d’espèces emblématiques.

Oxymonacanthus longirostris ©Richard Ling 2005
A Beaked Leatherjacket (Oxymonacanthus longirostris). Clam Gardens, Ribbon Reefs, Great Barrier Reef

Les lagons calédoniens ont également une valeur culturelle et patrimoniale très forte.

Les menaces anthropiques qui pèsent sur ces milieux sont modérées, les activités minières n’ont que peu d’impacts sur les sites classés, les risques principaux sont l’urbanisation qui détruit les littoraux, la pollution par les décharges sauvages et les différents effluents, et un risque de surpêche.

 

PROTECTION

Le classement UNESCO impose des plans de gestion participatifs des sites classés par les 3 provinces. Ces plans de gestion comprennent des mesures préexistantes comme plusieurs réserves marines dont une intégrale, l’application de règles coutumières non écrites, une gestion durable de la pêche, ou l’application de la convention de Washington (CITES). La Nouvelle-Calédonie a également classé toutes ses eaux territoriales en sanctuaire baleinier. Le suivi des sites est assuré par Ifrecor.

Baleines à bosses Megaptera novaeangliae ©Sylke Rohrlach 2014

 

DECOUVRIR LE SITE

Province Nord :

GIE Tourisme Province Nord

35, avenue du Marechal Foch
BP 115 NOUMEA
98800 NOUVELLE-CALEDONIE

(687) 27 78 05

 

Cellule chargée de l'écotourisme

BP 41 98860 Koné
Nouvelle-Calédonie

Standard : (+687) 47 72 39

Ligne directe : (+687) 47 72 48

 

 

Province Sud :

La direction de l'Environnement (DENV)
Centre administratif de la province Sud (CAPS)
Artillerie - 6, route des Artifices
Baie de la Moselle

Tél. 20 34 00 – Fax 20 30 06

Province des îles Loyauté :

Association pour la sauvegarde de la biodiversité d’Ouvéa ASBO

Téléphone  45 11 48

Mobili  92 89 75

SOURCES